Le Tueur de Matz et Luc Jacamon arrive le 10 novembre, sur Netflix. À la réalisation de ce Killer, David Fincher (Alien 3, Seven, Millénium…). Fin de l’interview du scénariste publiée dans Casemate 173 (en vente).

Vos influences ?

Matz : Pour Le Tueur, plutôt des écrivains de polars américains comme James M. Cain et Jim Thompson, évidemment. À l’époque, je trouvais qu’il n’y avait pas en BD un récit polar pur et dur, sans fantastique ou autres éléments hétérogènes, qui lorgne du côté du hard boiled. Et avec un propos. Il y a les films de Sergio Leone, notamment pour le traitement de la violence. Le réalisateur Walter Hill, qui a tourné l’adaptation de ma BD Du plomb dans la tête, avait très bien vu que Le Tueur mélangeait Le Samouraï et Sergio Leone. Il me l’avait dit dès notre première rencontre ! Plus largement, je suis un obsédé de Franz Kafka, qui n’est jamais très loin de mes pensées et de mon cœur, même si ça ne se voit pas forcément. Dans Le Tueur, je cite pas mal d’auteurs que j’aime beaucoup. Dans l’avant-dernier, par exemple, Joseph Zobel, romancier et poète martiniquais.
Avez-vous aussi pu suivre le tournage de l’autre côté de l’Atlantique ?

Je suis allé faire un tour sur le tournage à Chicago. Essentiellement de nuit, donc dans une ambiance assez particulière. En plus de la fatigue et du froid, en plein hiver. À Chicago, le froid, ça ne rigole pas !

Avez-vous pu discuter avec Michael Fassbender qui interprète votre Tueur ?

Un peu, oui. Il est (évidemment) bien plus sympa que le personnage qu’il incarne parfaitement. Fincher n’aurait pas pu mieux choisir. S’il n’avait pas pu avoir Fassbender, le film ne se serait pas fait m’avait-il dit. Au casting, on compte aussi Tilda Swinton, que je n’ai pas rencontrée.

“Je suis secrètement amoureux d’Ana de Armas,  comme de Jacqueline Bisset et Jennifer Connelly”

Avez-vous pu participer en amont à l’écriture de cette adaptation ?
On a beaucoup échangé avec Fincher, au fil des années, et j’ai participé, en écrivant un draft du scénario. Fincher a fait exactement le film qu’il m’avait décrit en 2007, quand nous nous sommes rencontrés. Quelque chose de personnel, qui s’inscrit bien dans sa filmographie, tout en étant fidèle à l’esprit de la BD. Fincher, Fassbender, Kevin Walker, le scénariste, je ne pouvais pas espérer mieux. L’adaptation se focalise sur le premier cycle de la série.
Avez-vous pu le voir ?

Oui, dans sa version finale à la Mostra de Venise, où il a été projeté en compétition et en avant-première mondiale. Il était aussi prévu une première à la Cinémathèque de Paris en présence de Fincher en octobre. Puis sortie limitée en salles aux États-Unis et en Espagne, mais pas en France (en dehors de quelques projections dans des salles parisiennes du réseau MK2) pour des raisons réglementaires qui m’échappent un peu et que je déplore, pour un tel film, basé sur une BD française de surcroît.
Êtes-vous un adepte de Netflix ?

Abonné depuis longtemps, j’en suis très client. Je regarde des séries, des films et des documentaires comme Making a Murderer. Forcément, j’adore la série de Fincher Mindhunter et j’ai récemment bien aimé le film The Gray Man avec Ryan Gosling et Ana de Armas dont je suis secrètement amoureux (sans la connaître, évidemment, comme Jacqueline Bisset et Jennifer Connelly). Cette plateforme permet de découvrir plein de productions internationales, comme la série israélienne Fauda, la série allemande Chère petite, des séries espagnoles comme Les Patients du docteur García, des latino-américaines, des coréennes comme Squid Game que j’ai beaucoup aimé. Je me régale. Et maintenant, Le Tueur !

Propos recueillis par Marius JOUANNY
Supplément offert de Casemate n°173 – novembre 2023

The Killer,
réalisé par David Fincher,
avec Michael Fassbender, Tilda Swinton, Charles Parnell…
118 minutes,
Netflix,
10 novembre.

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