« Boucq – Léonard de Vinci décodé », c’est le titre de l’exposition qui se tiendra, du 11 mai au 6 octobre 2019 au musée de la Franc-maçonnerie, à Paris. François Boucq vous la présente en avant-première.
Pourquoi cette expo ?
François Boucq : Elle sera articulée autour de trois aspects. Le musée de la Franc-maçonnerie n’est pas un musée habituel. Je vais y exposer des pages de Face de Lune (Casterman), où on parle de la construction des cathédrales. Un sujet qui branche bien les maçons. Ils souhaitaient aussi, alors que l’on va célébrer les 500 ans de l’anniversaire de la mort de Léonard de Vinci (2 mai 1519), qu’on évoque cet homme de génie. Or, j’ai réalisé de nombreuses histoires de Moucherot où Léonard de Vinci est son voisin du dessus. On y verra donc certains de ces épisodes rigolos.
Le troisième aspect ?
J’ai étudié des tableaux de Vinci, de Véronèse, sous l’angle de la géométrie sacrée. Un langage très particulier ! L’idée de la géométrie a été profanée par l’apparition des mathématiques, mais, à une certaine époque, on construisait à partir d’éléments géométriques. La géométrie permet de composer. Dessinateur de bande dessinée, je passe du temps à bâtir des compositions. Un personnage, il faut le mettre à un endroit donné pour que l’œil le voie. Vous le mettez ici ? L’œil va le voir directement. Vous le mettez là ? L’œil ne va le percevoir que dans un second temps. Dans les tableaux anciens, on se servait de cette géométrie particulière pour composer. Une étoile à cinq ou six branches, un carré, un triangle, un cercle…
“la joconde est bâtie avec les mêmes éléments qui servaient à construire une façade de cathédrale”
Par exemple, prenez un carré et un cercle. Le carré, c’est la terre, le cercle, le cosmos. De telles significations foisonnent. J’ai principalement étudié les façades des cathédrales. Ceux qui les imaginaient, les composaient, connaissaient le sens de ces figures symboliques. Un sens esthétique, mais pas seulement. Appliquer ces principes permettait de réaliser des constructions plus solides. Quand François Mansart crée au 17e siècle le toit à deux pentes, la mansarde, il ne fait rien d’autre qu’utiliser les fonctions du pentagone.
Autre angle de cette expo, la Joconde.
Oui. Je vais montrer mes travaux sur les cathédrales, mais également sur certains tableaux. On m’a demandé de décoder La Joconde comme je l’avais fait pour La Cène. Et j’ai découvert certaines choses qui me semblent inédites. Un peu comme une enquête policière. Le tableau donne des indices.
Qu’avez-vous découvert ?
Je n’imaginais pas que La Joconde puisse être bâtie avec exactement les mêmes éléments qui servaient pour construire une façade de cathédrale. Je me suis contenté de suivre ce que je voyais, les éléments de repères donnés par le tableau…
Propos recueillis par Sonia DÉCHAMPS
Supplément gratuit de Casemate n°124 – avril 2019.
Le Petit Léonard décodé,
François Boucq,
Éditions i,
84 pages,
17 €,
9 mai 2019.
Du 11 mai au 6 octobre
Boucq – Léonard de Vinci décodé
Originaux de François Boucq.
Musée de la Franc-maçonnerie,
16, rue Cadet, 75009 Paris.
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